mardi 27 novembre 2012

Daime ou Santo Daime et Ayahuasca - Le droit d'en savoir plus.


Daime en Brésilien veut dire donne-moi de l'amour, donne-moi la paix, donne-moi la joie.
Il s'agit de la seule religion spirite originaire à part entière de l’Amérique latine, de l’Amazonie, du Brésil.
Lors des cérémonies de Daime, les fidèles boivent une décoction de 2 plantes amazoniennes, une feuille et une liane.
Bien qu'il s'agisse des mêmes plantes que l'Ayahuasca, Le Daime n'est pas l'Ayahuasca, la façon de le préparer est différente et unique.
Au début du siècle dernier, Mestre Irineu Serra, fondateur de cette tradition a reçu une vision de la Vierge Marie, la Reine de la forêt et il a christianisé l'utilisation de ce breuvage millénaire. Il a reçu des chants sacrés et tout un rituel pour le déroulement des cérémonies.

Au Brésil, patrie construite sur l’évangile, des individus de tous milieux sociaux s’adonnent à cette voix spirite au point que dans les années 80 la question de la discrétion s’est posée pour les célébrités et que différents centres sont nés exclusivement pour elles . Du juge au grand artiste, en passant par les chanteurs célèbres, des familles entières de personnes qui ont un rôle important dans la société ont été amenés à gagner les rangs de cette voix spirite venue du christianisme brésilien, de Saint Pierre et de la patronne du Brésil, Notre Dame de l'Apparition. Nombreuses sont les personnalités politiques au Brésil que font encore aujourd’hui partie d’une des trois différentes lignes du Daime, à savoir le Daime , la Barquinha et l'Union du Végétal.
C'est un monde en soi qui demande plusieurs années au néophyte pour en comprendre la tradition, la culture, les histoires, l’organisation mais aussi les différences entre les lignées. Ces lignées viennent du Maître Raimundo Irineu Serra, qui a été et est toujours reconnu comme l’homme que a reçu le trésor des Incas, le pouvoir d’être le maître de ce breuvage sacré qu' il a choisi de baptiser du nom de Daime.

Après plusieurs études scientifiques, le gouvernement brésilien reconnaît l'utilisation religieuse du Santo Daime depuis 1972.
En 1984, un dénommé Loren S. Miller dépose aux USA le brevet d'une des deux plantes composant l'Ayahuasca et une affaire similaire aux scandales immobiliers de la côte brésilienne et de toutes les Caraïbes commence (manipulation des autochtones pour une main-mise sur le littoral à bas prix).
Avec toujours, l'argent contre le savoir, la vérité et la justice.
Après cela,  une grande bataille commença, avec la création du Coica en 1984 pour protéger la forêt amazonienne des envahisseurs bio pirates, des chercheurs d'or et d'autres menaces qui pèsent sur les peuples indigènes et autochtones.
Pendant la dictature brésilienne commença alors une véritable chasse aux sorcières, et des nombreux groupes militaires s'installèrent en Amazonie pour étudier les communautés usagères du Daime (daimistes) dans l’espoir de prouver la dangerosité de cette décoction..
Nul besoin de dire que la plus grande partie de ces personnes a été convertie aux enseignements du Daime et sont devenus défenseurs de sa liberté.






Le Daime commença aussi à gagner le monde et des églises sont apparues un peu partout en Amérique du sud, en Europe et aux États-Unis .
Dans un premier temps, une confusion entre les plantes et les molécules qui entrent dans sa composition provoqua une persécution policière et la discrimination sociale des membres du Daime. S’en suivirent des années d'études et de batailles judiciaires jusqu’à prouver la différence existante entre ce breuvage sacré et la DMT naturelle qui s'y trouve en petite quantité. La DMT, classée comme stupéfiant par la convention de Vienne en 1971, n'est pas consommée par les "daimistes"de manière synthétique. Il s'agit de l'absorption d'une décoction, sacrément comparé a l'hostie des catholiques et uniquement dans le cadre contrôlé de l’église qui offre l'accompagnement, le calme, la paix et le confort nécessaires aux fidèles.
Gilberto Gil, lorsqu'il était ministre de la Culture, a entamé les démarches de reconnaissance du Daime comme Patrimoine Immatériel et Culturel comme c'est déjà le cas au Pérou.
Le Daime est une religion presque centenaire, qui est reconnue pour son pouvoir socialisant et de réintégration sociale. Elle aide l'homme à revenir vers sa réalité, sa famille, le travail, à abandonner ses peurs, ses vices, et son éventuel rejet de la société ainsi qu'à retrouver l'espérance.

En France, un arrêté classe les 2 composants de la boisson sur la liste des stupéfiants depuis avril 2005 alors qu'un procès venait d'acquitter en janvier 2005 six personnes pratiquant le Daime.
Il est fondamental qu'un vrai dialogue s'installe en France, le pays des droits de l'homme, entre nous, gardiens de cette tradition religieuse universelle et les autorités.
Il existe dans ce pays une peur de toutes les minorités spirituelles qui sortent des grandes religions reconnues. Elles sont systématiquement associées à des sectes dangereuses.
Une exception religieuse pour l’utilisation du Daime (le sacrement) permettra d'éviter un usage "sauvage" de cette boisson sacrée ainsi que son commerce.
La dépénalisation du Daime/Ayahuasca en France dans le contexte religieux pourrait aussi aider à faire baisser le « tourisme spirituel » en Amérique du Sud, tourisme qui est proposé autant par des personnes sérieuses que par d’autres sans scrupules. Le "touriste" sort de sa réalité et recherche une chose en dehors de sa compréhension et de sa culture et n'est pas forcement accompagné sur le long terme dans son cheminement intérieur.
Le commerce du Daime/Ayahuasca n'est souhaitable pour personne à part peut être sous forme de cachets pour les lobbies pharmaceutiques !

Après plus des 40 ans d’études scientifiques, toxicologiques, sociologiques et anthropologiques, jamais une quelconque dangerosité de ce breuvage n’a pu être prouvée.
Nous sommes disponibles et volontaires à toutes les études cliniques et scientifiques qui seront jugées nécessaires par les autorités de santé pour mettre un place une réglementation de son utilisation. . Cela a été fait aux États Unis et au Canada, pays qui sont passés par le même processus et où la liberté religieuse est maintenant effective.
Il est temps d' ouvrir la porte à la liberté d'expression, culturelle et religieuse et de commencer le dialogue pour trouver les modalités à mettre en place pour une utilisation régulée du Daime.  
Il pourra faire son travail socialisant et les personnes désireuses de connaître l’existence d'une force supérieure qui habite à l’intérieur de tous les êtres, pourront se retrouver ensemble pour prier le même Dieu d'Amour.
Bien qu'il ait différents noms, comme Jésus, Bouda, Krishna, Allah, l'Amour est la seule et unique force spirituelle, qui révèle et qui réconforte.
Le Daime nous enseigne le chemin de l'Amour.

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